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Revue Philosophie

Philosophie n° 129 : Leibniz : Lectures phénoménologiques

(À l’occasion du tricentenaire de la mort de Leibniz)


2016
96 p.
ISBN : 9782707329677
10.00 €

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Consacré aux interprétations phénoménologiques de Leibniz, ce numéro thématique entend saluer le tricentenaire de la mort de Leibniz (1716) et constitue le pendant du numéro 92, paru en 2006 et intitulé Lectures de Leibniz : Husserl.
Il s’ouvre par un document d’un grand intérêt : la partie la plus substantielle de la correspondance entre Husserl et son élève Mahnke, qui fut un grand spécialiste de la pensée leibnizienne sous ses différentes facettes (logique, mathématiques, dynamique et métaphysique), mais aussi un penseur original qui a réalisé une synthèse du leibnizianisme et d’une phénoménologie non transcendantale, et, hélas, un intellectuel tardivement converti aux valeurs du IIIème Reich. Ces extraits permettent de cerner avec précision l’Idée de phénoménologie transcendantale : on y trouve précisés le souci méthodique de Husserl, l’idée de système phénoménologique, la constance de la position idéaliste-transcendantale et la méthode de constitution « de bas en haut » et par degrés. Ils mettent aussi en évidence le rapport essentiel de Husserl à Leibniz : d’une part au début de la formation de Husserl et en relation avec l’idée de mathesis, d’autre part sur le tard, du fait de la caractérisation de la subjectivité transcendantale comme monade et de la problématique de l’intersubjectivité, formulée en termes de communauté intermonadique. Heidegger ayant été le collègue direct de Mahnke à Marbourg jusqu’en 1928, la conversation permet en outre de suivre l’évolution du jugement de Husserl sur Être et temps, dont il commence par louer la grande profondeur avant de le considérer comme opérant un retour à une ontologie naïvement réaliste. Enfin, c’est un témoignage poignant sur la détresse morale de Husserl à l’arrivée de Hitler au pouvoir.
L’article de Julien Pieron commente l’Extrait – recueilli par Heidegger dans les Wegmarken – du cours Metaphysische Anfangsgründe der Logik, donné à Marbourg pendant le semestre d’été 1928. Le commentaire s’efforce de retraduire dans la langue et l’horizon problématique d’Être et temps l’interprétation qu’il y propose du schème monadologique leibnizien ; il jette ainsi un éclairage nouveau sur des questions – détermination temporale de l’être en général, individuation et incarnation de l’étant privilégié – que l’inachèvement du traité de 1927 avait laissées en suspens.
Enfin, dans « Heidegger et Leibniz : les Fonds métaphysiques initiaux de la logique », Pierre Teitgen aborde la difficile question de savoir comment penser le rapport entre logique et métaphysique. On sait que dans leur lecture de Leibniz, Bertrand Russell et Louis Couturat avaient défendu la thèse de la provenance logique des concepts et positions métaphysiques de Leibniz. Dans le cours déjà mentionné qu’il consacre à Leibniz en 1928 – dont le titre fait écho aux Premiers principes métaphysiques de la science de la nature de Kant –, Heidegger entend renverser la thèse pour montrer comment la métaphysique pourrait bien constituer le fondement de la logique ; partant de la doctrine leibnizienne du jugement et de la substance, Heidegger tente d’élucider l’ordre et surtout le sens véritable d’une telle fondation.
 
D. P.

Sommaire
 
HUSSERL/MAHNKE
Correspondance (1917-1933) [extraits]
Lettres traduites et présentées par D. Pradelle

PIERRE TEITGEN
Heidegger et Leibniz : les Fonds métaphysiques initiaux de la logique
 
JULIEN PIERON
La première interprétation heideggérienne de la Monadologie
(Aus der letzten Marburger Vorlesung, 1964 [1928])
 
NOTES DE LECTURE

 

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